Si tu es l’ouvrage de Dieu, attends tout de sa main. Livre-toi à Celui qui peut te modeler, laisse-toi ouvrager. +

Saint Irénée — Parole de sages

Le sappel

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No 72
journal du sappel / Mars 2008 Journal

Se plonger dans l’eau de Lourdes.

Les piscines !

Voilà un moment à la fois attendu et redouté ! Du temps même des apparitions, dès les premiers jours, des infirmes ont eu le désir de plonger leurs membres dans l’eau de la source,et très vite des guérisons furent constatées.

Les piscines sont souvent le lieu de combats spirituels. D’une part cette démarche implique fortement le corps, et peu de personnes sont à l’aise avec ; d’autre part, cela demande beaucoup d’humilité, car il faut accepter que ce geste soit source de grâce . C’est une victoire sur soi-même et un abandon dans les bras du Seigneur. Mais finalement, comme la plupart des gestes proposés à Lourdes, ce sont les familles très pauvres qui nous aident à comprendre le sens des piscines.

Ch : La piscine c’est génial ! j’ y retournerai, j’ai l’impression que tout ce qui nous pèse, s’en va. B : J’ai été obligé de me laisser faire, de faire confiance. J : C’est un moment très intime. Par la présence de deux hommes qui aident, j’avais l’impression d’être comme un petit bébé tout nu devant la Vierge. G : J’ai été impressionné par les malades qui étaient autour de nous et par ceux qui s’occupaient d’eux, ils avaient plein d’attention pour eux. Quand j’ai été plongé dans l’eau, j’ai ressenti la sensation jusqu’à ce que l’on remonte au bus. V : On se sentait libre, on nous a jamais forcé. La piscine c’est comme un deuxième baptême. J’ ai emmené mes trois enfants, aucun n’a pleuré, le plus grand de 4 ans a dit : je veux faire un bisou à Marie et de fait en tenant la main de l’infirmière il l’a fait. Mais je ne comprends pas que Bernadette a bu l’eau et elle n’a pas guéri. Marie aurait pu le faire ! Mais elle ne l’a pas fait... Ca a seulement calmé Bernadette !

Témoignage de Marie

« Ma décision n’était pas complètement prise d’aller aux piscines .Je voulais surtout accompagner une maman et ses trois enfants pour qu’elle puisse vivre pleinement ce moment très fort pour elle. Dans la file d’attente, Aurélie me confie que par trois fois dans la nuit une femme (Marie ?) l’a appelée par son prénom pour venir aux piscines. Elle me le raconte un peu gênée, sans s’en vanter, en humilité, mais avec une grande foi. Cette foi me touche, et la manière dont Dieu parle aux plus pauvres et comment eux savent entendre cet appel, reconnaître ses signes et en parler en toute simplicité.

Vient ensuite le passage à la piscine. Nous attendons que quatre places se libèrent pour pouvoir y aller tous ensemble. Je me retrouve donc propulsée dans la cabine avec l’hospitalière italienne qui me dit que maintenant que je suis là, je ne peux pas juste garder Adeline la fille d’Aurélie, mais que je vais bien me baigner avec toute la famille ! Me voilà donc portée, transportée, tout naturellement avec la famille pour entrer dans la piscine. Pour moi qui suis assez pudique, il n’y avait plus de pudeur, pas vraiment d’intimité, mais on était tous ensemble. Nous sommes entrés à quatre et nous avons prié pour la famille. C’est cette unité de prière, cette sensation d’être accueillie dans la famille qui m’a fait complètement dépasser mon appréhension pour la piscine. Et même les gestes un peu dérangeants(aller embrasser la statue de la Vierge…) passaient de révoltants à simples, grâce à cette unité de prière, cette foi de la famille. »

Mais l’eau n’était pas que dans les piscines ! On a vu des enfants difficiles, aux visages déjà marqués et durcis, aux attitudes défensives ou provocantes, retrouver la grâce de l’enfance, en jouant toute l’après-midi à attraper des têtards dans le grand bassin du Bois de Lourdes. D’autre encore sont partis une journée entière dans la montagne pour découvrir un lac et des cascades bienfaisantes.

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