Et quand viendra le fils de l’homme… +

Mt 25,31-46 — Parole de Dieu

Le sappel

actualités

No 72
journal du sappel / Mars 2008 Journal

Lourdes en famille.

Une expérience nouvelle

Comme vous avez pu le découvrir dans un journal précédent (numéro spécial de juin 2007), nous avons réalisé combien il était important de prendre soin de la dimension familiale. Pour cette raison, le pèlerinage de cette année était spécialement réservé aux familles avec des enfants. Ce qui n’a pas été sans regret pour les autres ! L’objectif et les moyens pédagogiques ont été donc différents. Il s’agissait d’inviter les parents et les enfants à venir vivre ensemble le pèlerinage, de plonger dans la spiritualité de Lourdes et de partager cette expérience avec des familles partenaires qui étaient aussi là avec leurs enfants.

Pour ne pas être noyé dans la masse, nous avons choisi de faire trois séjours successifs d’une semaine, en accueillant chaque fois quatre à six familles venant de villes différentes (Reims, Namur, Lyon, Toulouse, Dunkerque). Le petit groupe de familles était donc accompagné d’une équipe d’animateurs et d’une ou deux familles partenaires. Nous étions logés à la Cité Saint Pierre du Secours Catholique, un lieu voulu par Bernadette pour héberger les pèlerins pauvres. Lieu de paix et de beauté, au milieu de la nature, accueil chaleureux et souriant des salariés et des nombreux bénévoles qui ont beaucoup contribué à la qualité des pèlerinages.

Le déroulement du séjour a été dense, un peu trop parfois, nécessitant des réajustements, mais le parcours a permis à chacun de faire un chemin de prière et de réconciliation. Les moyens mis en œuvre ont été sensiblement les mêmes que dans les journées familiales, à savoir des temps où tout le groupe est réuni, ensuite parents et enfants vivent des activités séparément, puis ce qui nous semble essentiel, la famille se retrouve et vit un temps de partage dans l’intimité. Et naturellement, tout cela était greffé sur les propositions simples, populaires nées de la spiritualité de Lourdes et initiées par Bernadette (processions, chemin de croix, messe internationale, etc...). Le journal a été réalisé comme une mosaïque composée en grande partie par les témoignages des participants, familles et accompagnateurs.

Chaque matin, une visite…

Nous avons eu beaucoup de chance car chaque matin, alors que nous étions rassemblés pour présenter la journée, nous avions la visite de Bernadette ! En effet dans chacun des séjours, une conteuse, habillée « en Bernadette », venait nous partager un épisode de sa vie, en introduction à la journée. Moment très attendu où chacun pouvait s’identifier à ce personnage et comprendre un peu plus cette présence de Dieu au cœur de nos vies quotidiennes, chahutées, douloureuses mais aussi joyeuses. Et surtout nous pouvions découvrir cet accueil si simple de la grâce, vécu par Bernadette, cette adolescente bien campée.

Isabelle, une des conteuses : Le fait d’entrer dans le personnage de Bernadette, m’a conduite bien au-delà de ce que je prévoyais. J’ai vécu un moment très intense, très profond quand les enfants m’ont retrouvée à la Bergerie. J’étais alors au pied de Marie, en train de prier le dizainier que les enfants venaient de m’offrir. Ils sont venus, attirés par mon personnage immobile dans la pénombre de la chapelle et se sont regroupés près de moi. Le silence était palpable, d’une grande intensité. Je ne les ai pas regardés, impressionnée moi-même par ce qui se vivait. Et j’ai simplement commencé à prier à haute voix le chapelet. Ils avaient eux-mêmes des dizainiers qu’ils avaient fabriqués pendant le jeu et nous avons tous priés d’un seul cœur. Ils priaient Marie avec Bernadette.

La vue du film retraçant la vie de Bernadette a suscité beaucoup de commentaires :

A : A Lourdes on la prenait pour une folle, on ne la croyait pas. G : J’ai été choqué que le prêtre n’y croie pas, c’est lui qui devait y croire le premier. P : Les médecins voulaient la faire interner alors qu’elle disait un truc sensé. C : Moi ce qui m’a choquée, c’est quand son père lui dit : « Tu as raison de partir chez ta tante, ça fera une bouche de moins à nourrir. » A : A l’époque, c’était dur, soit tu manges, soit tu meures. Il fallait gagner du mieux possible pour manger. Ph : C’est grâce à l’unité de sa famille qu’il y a eu une suite à Lourdes. Sa plus grande force c’était sa famille, c’est ce qui l’a aidée à aller jusqu’au bout. Elle disait ce qu’elle voyait et petit à petit les gens ont cru. A : C’était la plus pauvre. Ph : C’était la moins chanceuse. Mais c’est aussi la femme riche qui a permis que ça se passe. La confrontation de l’Eglise et de l’Etat, c’était comme David et Goliath. C : elle a réussi à rassembler plein de gens autour d’elle, ça a créé plein de ferveur. J : elle a gardé cette pureté, cette confiance qui lui a permis de voir.

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