En cette heure là, Jésus exulta dans le souffle saint et il dit : « Je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la terre car tu as caché cela à des sages et des intelligents et tu l’as dévoilé aux petits. Oui, Père car c’est ainsi que tu trouves ta joie. »

Luc 10,21 — Parole de Dieu

Le sappel

actualités

No 76
journal du sappel / Octobre 2009 Journal

Editorial

EDITORIAL

C’était des journées formidables !

C’est en ces termes que la plupart des participants à la fête des 20 ans ont qualifié ce moment fort de la vie du Sappel.

Nous étions 250 le premier jour et 500 le deuxième, toutes catégories sociales confondues. Un sentiment de plénitude se dégageait de ce rassemblement et nous rappelait le Royaume. Belle illustration pour le thème du Forum :  « Les pauvres, ferment d’unité » . Ce jour-là ils étaient à l’honneur, c’était eux qui invitaient et qui rassemblaient, ce qui a fait dire au cardinal Barbarin : « Ici le monde est à l’envers, mais on voit que l’Evangile est à l’endroit ».

La pièce de théâtre créée et jouée par les participants de l’atelier du Sappel a mis en scène la confrontation d’une famille riche et d’une famille pauvre. Dans l’espoir de provoquer une rencontre, la cuisinière invite tout le monde autour de la table, mais ni les pauvres, ni les riches ne veulent se rassembler pour partager le repas, dépitée la cuisinière a cette réplique : « Ils n’ont même pas faim ! » Il faudra encore plusieurs péripéties pour que la rencontre soit enfin possible.

Sous le chapiteau, la célébration présidée par le cardinal fut très festive : « Je n’avais jamais participé à une messe aussi vivante, c’était comme au Brésil ! » s’écrie une participante brésilienne. En clôture des jeunes de 20 ans ont partagé leurs rêves : « Avoir le courage de croire que chaque homme, toi, moi, nous, est l’image de toute l’humanité.

 Le courage de laisser les autres nous toucher, nous modeler. » Cela résume bien ce que nous avons vécu ensemble pendant ces deux jours, la rencontre de personnes qui, dans la société, n’ont pas l’occasion de se côtoyer, où bien lorsqu’elles se croisent c’est sur un mode négatif ; comme cette sage-femme qui reconnaissait avec honte : « A l’ hôpital où je travaille je reçois parfois des gens blessés par la vie ; ils me font peur et ils m’agacent. Je les découvre aujourd’hui sous un autre visage et je réalise qu’on peut les aborder avec beaucoup de dignité. »

Personnellement j’ai été très touché quand j’ai vu ces mères et ces pères de familles présenter le Sappel. Je mesurais combien ils avaient avancé, je les voyais plus grands et plus fiers. Et la présence du cardinal était vraiment une reconnaissance de la part de l’Eglise. Que de chemin parcouru depuis que nous avions répondu à l’appel du pape Jean Paul II lors de la visite du père Joseph en 1982 : « Créez des groupes de prières dans les lieux de misère. » Comme le disait Pierre Davienne en conclusion du Forum : « Cet événement n’est pas un terme mais un départ. Nous avons ouvert nos cœurs, partagé toutes ces perles de vie, ces souffrances, ces pleurs ; nous avons fait des réserves de tout cela pour les 20 ans à venir. Ce sont des graines que l’on va garder, retravailler et que l’on va ressemer. »

En effet tout au long de l’année, nous allons dépouiller le travail fait lors des ateliers du Forum et nous en ferons échos dans ce journal.

Dominique Paturle

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